Handicap et égalité…
Au Québec, le handicap est un signe ostentatoire de patience

Société

Dans la foulée du débat concernant la charte des valeurs québécoises, l’auteur se demande quelle vision le Québec porte sur l’égalité entre les personnes ayant des limitations fonctionnelles et celles qui n’en n’ont pas.
On apprend que 30% des plaintes de 2012-2013 à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse concerne une discrimination fondée sur le motif du handicap. Les rapports de la Protection du citoyen font aussi état du non-respect des droits auquel font face quotidiennement les personnes handicapées.
La situation semble différente pour les auteurs du rapport Bouchard-Taylor. L’auteur de l’article cite le rapport: "On sait aussi que les accommodements visant à assurer l’égalité [...] des personnes vivant avec un handicap sont très largement acceptées."
Ah! Oui?
Est-ce qu’un M. Robert Delarosbil ne vient pas de consacrer deux ans de sa vie à se battre avec son association de propriétaire pour demeurer dans son condo malgré son besoin d’un chien d’assistance?
Cela fait dire à l’auteur qu’il serait temps de clarifier nos valeurs quitte à proposer un message clair que : Le handicap est un signe ostentatoire de patience.
Il prend pour exemple le Code de la construction qu’il qualifie d’exemple de patience.
Le code de 1976 n’incluait l’accessibilité que pour ce qui concerne les fauteuils roulants.
La politique « À part… égale » de 1984 a tenté de répondre aux questions concernant les bâtiments construits avant 1976, les bâtiments de moins de 4 étages et les besoins liés à d’autres limitations. Mais comme une politique n’est qu’une déclaration, il a fallu attendre jusqu’en 2004 pour que la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées soit adoptée. La Loi a précisé que les catégories d’immeubles devant obligatoirement être accessibles devaient être déterminées par règlement avant décembre 2007.
Pourtant au 5 novembre 2013, l’auteur rapporte qu’aucun règlement n’apparaît à l’horizon pour les édifices construits avant 1976, pour les bâtiments de moins de 4 étages.
On n’a pas fini de faire des guides d’accessibilité…
L’auteur conclut qu’il est temps de passer de l’équité sur papier à l’équité du cadre bâti et de faire l’économie de clarifier pourquoi le handicap est un signe ostentatoire de patience.
C’est un peu comme pour l’accessibilité des transports collectifs réguliers au CITSO. La Loi de 2004 a créé pour les Commissions de transport collectifs réguliers l’obligation de penser comment elles rendraient leurs services accessibles à tous. Les responsables des transports collectifs devaient remettre au ministère des transports du Québec leur plan de développement de l’accessibilité au plus tard en 2010. Malgré des rappels et des offres répétées du RUTAC au CITSO, nous n’avons pas vu encore l’ombre d’une consultation et encore moins celle d’un plan de développement. C’est donc dire qu’on part avec 4 ans de retard.
L’équité envers les personnes handicapées est-elle vraiment une valeur québécoise? Elle n’est certainement pas une de ses priorités.
Prenez-moi ce mouchoir, couvrez ce handicap que je ne saurai voir.
(Variation sur Tartuffe de Molière )

Date de dernière modification : 1 décembre 2013
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